Baisse des émissions de GES en France : un ralentissement préoccupant en 2025
Le CITEPA publie une estimation provisoire des émissions de gaz à effet de serre en France pour 2025, révélant une baisse de seulement 0,8 % par rapport à 2024, un rythme insuffisant face aux objectifs climatiques nationaux et européens.
Le CITEPA a publié son estimation provisoire des émissions de gaz à effet de serre en France pour le premier semestre 2025. Les émissions hors puits de carbone s’établissent à 189,7 MtCO₂e, soit une baisse de 0,6 % par rapport à la même période en 2024. Sur l’ensemble de l’année 2025, la baisse attendue serait de 0,8 %, contre -6,8 % en 2023 et -1,8 % en 2024. L’industrie principale contributrice à cette baisse (-1,4 MtCO₂e).
La tendance baissière des émissions de gaz à effet de serre marque donc un net ralentissement, alors que la France devrait réduire ses émissions de près de 5 % par an pour atteindre -50 % d’ici 2030 par rapport à 1990, objectif fixé par le projet de Stratégie nationale bas-carbone (toujours en attente de publication), et rester en ligne avec les objectifs européens.
Cette décélération apparaît logique après des années marquées par la crise sanitaire (2020-2021) et la crise énergétique (2021-2023).
A titre de comparaison, l’Allemagne anticipe une baisse d’émission légèrement supérieure : -3 % en 2025 vs 2024. Toutefois, cette apparente performance est liée à une forte baisse des émissions dans le secteur de la production d’électricité, elle-même liée à l’accélération des énergies renouvelables et à la baisse de la consommation. La France, dont le mix électrique est déjà largement décarboné grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, ne dispose pas de ce levier.
Le ralentissement de la baisse d’émissions de gaz à effet de serre est une tendance générale au niveau européen. Les premières données 2025 confirment ce ralentissement, marquées par une stabilisation, voire une légère hausse des émissions de l’UE au T1 2025 vs T1 2024. L’objectif de décarbonation européen à l’horizon 2030 (-55 % d’émissions nettes vs 1990) reste donc un défi considérable.
Contact : Marie-Ivana Job, France Chimie